Comme les oiseaux font leur nid...

On pourrait les écouter des heures nous raconter les Landes : leurs histoires, la grande Histoire accrochée aux clochers, leurs dunes, bois, bosquets et cours d'eaux qui se lisent dans la toponymie et sur les cartes. Chaque réunion de chantier, ici, nous valait de repartir avec des données nouvelles sur ces paysages que nous aimions tant.

Le petit gîte accolé à leur habitation avait été conçu, au milieu du XIXe siècle, par un aïeul de Bénédicte et, afin d'y recevoir enfants et petits-enfants, tous attachés au bon air des Landes, il nous faudrait le repenser sans lui faire perdre son âme.

Dans cette charpente admirable, connue des seuls habitants du grenier, nous allions la dévoiler pour y loger un dortoir ; les lits viendraient se glisser entre les fermes centenaires datant de l'époque où un arbre entier faisait office d'arbalétrier.

Un escalier commode pour y accéder, dont la structure est optimisée au centimètre carré, fut imaginé : dessous, des toilettes ; sur le côté, un rangement et des étagères pour le vestiaire d'entrée et les jolis objets, le garde-corps en claustras permettant de faire entrer la lumière et de séparer l'escalier du séjour.

Pour les chambres du bas et leurs salles de bain, dont les couleurs ont été choisies avec soin par Bénédicte et ses filles, nous garderions dans chacune une empreinte du passé : le parquet et le placard pour l'une et la cheminée pour l'autre. Pour le réemploi, nous pouvions compter sur "l'atelier" de Jean-Jacques, toujours à même de dénicher une porte, un morceau de placard ancien, une poignée…

Le séjour s'est agrandi par le jeu du décloisonnement et a conservé son imposante cheminée, œuvre du grand-père, autour de laquelle nous sommes venues ouvrir une deuxième fenêtre pour lui rendre sa symétrie et éclairer l'ensemble. La petite cuisine, à l'organisation méticuleuse et rationalisée gagne en clarté avec ses zelliges blancs. Quelques luminaires délicats et un papier peint aquarellé font le reste du travail de décoration pour se sentir bien.

Chaque semaine, l'accueil émerveillé et chaleureux de nos maîtres d'ouvrage nous encourageait à la tâche et venir à Pissos était une joie, pour les artisans comme pour nous !